Six César pour Anatomie d’une chute

Depuis la Palme d’Or, Anatomie d’une chute a enchaîné les récompenses en France et à l’étranger, séduit autant le public que la critique et dépassé le million d’entrées dans les cinémas français. Un succès amplement mérité pour ce quatrième long-métrage de Justine Triet, une merveille d’écriture et de mise en scène dont nous vous parlions l’année dernière sur We Love Cinema. 

Laurent Sénéchal a reçu le César du Meilleur montage pour son travail remarquable sur le long-métrage. Sandra Hüller (Meilleure Actrice) et Swann Arlaud (Meilleur acteur dans un second rôle) ont tous deux été récompensés pour leur performance. Enfin, le César du Meilleur scénario original a été attribué à Justine Triet et Arthur Harari, puis la cinéaste a reçu les César de la Meilleure réalisation et du Meilleur film, devançant ainsi Le Règne Animal de Thomas Cailley, autre favori de la compétition. Justine Triet a dédié ses récompenses à toutes les femmes, « à celles qui réussissent et celles qui ratent, celles qu'on a blessées et qui se libèrent en parlant, et celles qui n'y arrivent pas ».

Judith Godrèche : « N'incarnons pas des héroïnes à l'écran pour nous retrouver cachées dans les bois dans la vraie vie »

La soirée a également été marquée par le discours puissant de l’actrice, réalisatrice et scénariste Judith Godrèche. Après avoir porté plainte pour agressions sexuelles au début du mois contre les réalisateurs Jacques Doillon et Benoît Jacquot, elle s’est exprimée sur la scène de l’Olympia. « Les films nous regardent autant que nous les regardons » et « pour se croire, faut-il encore être crue » a-t-elle ajouté, appelant à la libération de la parole et à des changements nécessaires dans les institutions cinématographiques. 

Agnès Jaoui et Christopher Nolan à l’honneur

Cette année, l’Académie a décidé de décerner deux César d’honneur, saluant ainsi les carrières d’Agnès Jaoui et de Christopher Nolan. L’actrice, scénariste, réalisatrice, dramaturge et chanteuse française est la femme la plus récompensée de l’histoire de la cérémonie, avec sept César, dont celui du Meilleur film en 2001 pour Le Goût des autres. C’est en chanson qu’Agnès Jaoui a prononcé un discours émouvant et réalisé son rêve de « faire l’Olympia ». 

Après avoir récupéré les CV d’Ana Girardot et de Jean-Pascal Zadi, maîtres de cérémonie malicieux et assisté à l’hommage de Marion Cotillard, Christopher Nolan a remercié le public français pour son amour du cinéma. Le réalisateur américain a souligné l’importance de la France dans sa carrière, notamment avec la distribution et l’accueil de son second long-métrage Memento, sorti en 2000.

Simple comme Sylvain, Chien de la casse et Les filles d’Olfa : les bonnes surprises

Nommée aux côtés de Wim Wenders, Christopher Nolan, Marco Bellocchio et Aki Kaurismäki, Monia Chokri a reçu le César du Meilleur film étranger pour son magnifique Simple comme Sylvain. Si la cinéaste québécoise a exprimé sa surprise, on ne peut que se réjouir de voir ce film pétillant qui réinvente les codes de la comédie romantique être récompensé. 

L’excellent Chien de la casse de Jean-Baptiste Durand a obtenu deux récompenses : le César du Meilleur premier film et celui de la Révélation masculine, attribué à Raphaël Quenard. Parmi les talentueux cinéastes qui nous ont offert de très beaux premiers films en 2023, on pense également à Iris Kaltenbäck dont le film Le Ravissement était nommé dans deux catégories aux César.

Enfin, Kaouther Ben Hania a remporté le César du Meilleur film documentaire pour Les Filles d’Olfa, que nous avions adoré l’année dernière. Quelques jours plus tôt, la cinéaste tunisienne avait reçu Prix Alice Guy 2024, qui récompense chaque année un film français ou francophone réalisé par une femme. 

Retrouvez le palmarès complet des César 2024.

Marie Serale | @marie_serale